Calligraphie : du grec Kallos (beauté) et Graphein (écrire et dessiner)

 

Conception classique : l’écrire-beau, donc importance du signifié

                       Onciale "historique"


Conception contemporaine : le dessiné-beau, importance de la plasticité du signe, le signifiant prend le pas sur le signifié.

              Onciale contemporaine

 
Les choses se complexifient si l’on considère que  le signifié peut être soit informatif soit symbolique soit les deux (plusieurs fonctions).

 

Dans le domaine symbolique on pourrait mettre

L’art rupestre préhistorique,

La calligraphie chinoise (pour les chinois, calligraphie et peinture ne sont qu’une seule et même discipline : les calligraphies sont des peintures et les peintures sont des calligraphies car leur but est le même : l’éternelle représentation du monde primordial dont la recherche présente permettra de retrouver dans le monde futur),

Les hiéroglyphes égyptiens (hieros-sacré et glyphein-graver, donc écriture du sacré mais avec une fonction symbolique intrinsèque, magique).

 

Dans le domaine informatif

L’écriture cunéïforme assyrienne

L’écriture maya (qui, même si elle est de nature plutôt pictographique, n’a pas à ma connaissance de fonction intrinsèquement symbolique)

Les écritures hiératiques (écriture du sacré mais dans le sens de la transmission) et démotiques égyptiennes.

A remarquer que dès que l’on se situe dans le domaine informatif, on parle plutôt d’écriture que de calligraphie.

 

La calligraphie arabe mêle les deux fonctions, puisqu’elle permet la transmission de l’enseignement coranique mais a en même temps une valeur symbolique car elle seule est autorisée à la « vraie » reproduction du Coran écrit par Allah lui-même.

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La calligraphie latine s’est formée à partir de la capitale romaine, elle-même issue de l’alphabet grec (par l’intermédiaire des étrusques), issu lui-même d’écritures sémitiques qui avaient une origine pictographique ( A, Aleph, le taureau ; B, Bèt, la maison, D, Dalèt, la porte, etc) donc possiblement symbolique, vectrice d’une énergie magique, mais ceci était déjà oublié depuis longtemps à l’époque du Christ, balayé par la philosophie grecque.

L’alphabet latin à ceci de remarquable que, formé d’un petit nombre de signes abstraits dont seule la combinaison permet d’y reconnaître un sens, n’a et ne peut avoir aucune signification symbolique et ne peut donc contenir en lui-même aucun sens cosmologique, magique ou ésotérique.

De plus il est assez facile à apprendre donc à enseigner.

Il peut aussi s’adapter à toutes les langues, il a un potentiel universel.

Quoi de mieux pour une jeune Eglise catholique, apostolique et universelle ?

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La calligraphie contemporaine, on l'a compris, n’est pas un texte écrit, en ce sens qu’elle ne cherche pas à transmettre des connaissances.

Elle n’est pas non plus une illustration de texte en ce sens qu’elle ne cherche pas à mettre en image l’essence d’un texte.

Bien qu’elle puisse faire tout cela comme un peintre peut s’attacher à reproduire fidèlement tous les détails de son sujet dans un esprit photographique.

La calligraphie est un art graphique qui trouve son inspiration à partir d’un texte dans ce qu’il a de visuel dans ses formes. C’est un art abstrait qui marie les formes, les couleurs, les textures, les compositions, de la même manière que la peinture abstraite et en utilisant fréquemment les mêmes techniques.

Ce qui différencie calligraphie et peinture abstraite c’est l’importance donnée au trait. Si, en peinture, on s’attache généralement à ne pas voir les coups de pinceau, en calligraphie c’est exactement le contraire. Le trait est l’essence même de la calligraphie.

Le texte peut donc être parfaitement lisible ou absolument méconnaissable.

C’est une œuvre d’art exigeant technique et virtuosité dans le but, comme tout art véritable, de saisir l’âme qui l’observe pour l’amener, dans son moi intime, à la contemplation de la vraie Beauté, qui est celle de la Gloire de Dieu.


  Panneau 3

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« La priorité aujourd’hui pour réveiller la foi, c’est le témoignage de la charité. En proclamant la vérité de l’Evangile » (Père Serge-Thomas Bonino)

Le cœur de la foi, le Credo, le « fides quae » des théologiens, est l’inspirateur direct de la plupart des calligraphies présentées ici.

Les œuvres in fine sont faites pour préparer la capacité intérieure de chacun à recevoir le message et à l’accepter, par la grâce de Dieu, comme vrai (le « fides qua »).



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